Skip to content

October 2, 2014

Jane Catulle Mendès, “Octobre”

by mlmitche

 

Voici le sobre octobre et sa fragile armure

De rayons dédorés et de feuillages roux.

Mon regard est plus calme et mon geste plus doux,

Je suis lente et sereine avec une âme pure.

 

Comme l’arbre latent mon rêve est sans désir,

Aucun espoir n’y met son clair nid d’ailes blanches

Ni son gazouillement dans le secret des branches.

Je vois l’eau se gonfler et la terre mourir.

 

Même je ne sens plus mon coeur dans ma poitrine,

Si chargé, si pesant, durant l’été vainqueur,

Que tout mon corps semblait fait pour porter ce coeur,

Comme un château trop lourd au flanc d’une colline.

 

Je ne sens plus mon coeur ni mon rêve béant,

Je suis une harmonie étroite et paresseuse,

Et, si je le voulais, je serais presque heureuse,

Mais je crains ce bonheur comme on craint le néant.

 

Published in Les Charmes (1904)

JaneCatulleMendès1 copy

Read more from Uncategorized

Comments are closed.